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Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1812-1813, Tome 3.djvu/82

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CIRCULATION

aucune hypothèse, et qui, par sa simplicité et sa généralité, est applicable à toutes les suppositions de mouvemens quelconques.

3. Elle nous présente les trois cas de de et de Dans les deux derniers cas, le mouvement sera accéléré, ou bien il sera retardé, du moins pendant l’élément de temps \mathrm{d}t. Dans le premier cas, la vitesse restera la même ; et, si cette même égalité avait lieu dans tous les points du système, il en résulterait pour le corps un mouvement rigoureusement uniforme. On voit, de plus, que l’uniformité de mouvement ne peut avoir lieu, à moins qu’à tous les points du système, la somme des forces accélératrices et celle des forces retardatrices ne soient rigoureusement égales entre elles.

4. L’équation est applicable au cas d’un fluide circulant dans un canal étroit ; seulement alors il faudra entendre par non la vitesse actuelle du fluide, mais le produit de cette vitesse multipliée par la section du canal, lequel exprimera la quantité de fluide qui, pendant l’élément de temps, aura traversé cette section. Tant que, dans tous les points du système, on aura le mouvement du fluide sera tel que, dans des temps égaux, il passera par chaque section du canal des quantités de fluide rigoureusement égales entre elles ; condition qui ne saurait avoir lieu, à moins que, dans tous les points du système, il n’existe une égalité parfaite entre les forces accélératrices et les forces retardatrices qui agissent sur le fluide.

5. L’application de ces principes au mouvement du sang est facile. À chaque contraction, le cœur chasse d’un côté dans l’aorte, de l’autre dans le tronc des artères pulmonaires, une onde de sang, évaluée à deux onces, à peu près, mais dont la quantité est heureusement indifférente pour l’objet que nous nous proposons. Il communique à chacune des deux ondes un certain degré de vitesse, résultant des contractions partielles de ses fibres musculaires, et d’autant plus difficile à déterminer qu’il doit dépendre d’une infinité de circonstances qu’il serait assez téméraire de vouloir soumettre au