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ZEND-AVESTA : VENDIDAD. — INTRODUCTION

L’expiation sur lerre consisté en deux éléments : un élément matériel et un élément moral ; autrement dit : un châtiment physique et la pénitence.

Le châtiment physique consiste généralement en un certain nombre de coups d’un instrument nommé Aspahê ashtra ou Sraoshôcarana : le premier terme signifie littéralement « instrument h pousser le cheval », le second signifie « instrument qui fait l’obéissance » : il s’agit sans doute du fouet et des lanières de cuir ’.

L’unité pour les hautes pénalités est de 200 coups de Sraoshô-carana et le coupable qui a mérité cette peine est dit peshôtanu. Le mot semble signifier littéralement « qui paye de son corps- » : mais il a perdu le sens propre, et dans les passages juridiques il est toujours employé quand il s’agit d’une peine de 200 coups ’ : il n’es ! jamais employé quand la pénalité 1. Les deux termes paraissent ensemble dans les formules pénales. Exemple : duyè saitè upâzananàm upâzôit aspahê asiitraya, duyé saitè Rraosliù-oaranaya (Vd. IV, 20) : lilt. « qu’il subisse deux cents coups d’aspaliè ashtra, deux cents de Sraoshô-carana >> (considérant upâzôit comme optatifdeupa-az ; le pehlvi, trompé par une fausse étymologie de upàzana. qu’il décompose en upà-zana, au lieu de upaazana, traduit madam zanci, il frappera).

Le pehlvi ne donne point de lumière sur le sens des deux termes techniques qu’il transcrit et ne traduit pas. 11 s’agit bien de deux instruments différents et « l’instrument qui fait l’obéissance » n’est pas une paraphrase de l’Aspahè ashli-a, car il en est expressément distingué, Farg. XIV, 4. Mais les deux intruments sonl-ils appliqués l’un et l’autre, ou la formule est-elle disjonctive ; le coupable recevra-t-il deux cents coups d’Aspahè aslitra, plus deux cents coups de Sraoshô-carana, ou bien rccevra-t-il au choix deux cents coups de l’un ou de l’autre ? Il faut, je crois, exclure la première hypothèse, car la tradition évalue toujours les peines en Srâsh caramim, ce qui rend très vraisemblable (jue la phrase est disjonctive. Framji définit l’Aspaliê ashtra par durra, lanière, et Sraoshô-carana par ca/yî//r, le fouet. Je renverserais voloatiers les deux traductions : car la traduction sanscrite du Palet définit le péché de 3 Srôsk caranàm comme étant le « péché qui peut s’expier avec trois coups de lanière de cuir ", yal trihliir gocarmaçàlaghàlàh prdi/nrcitijam. Les écrivains chrétiens de l’époque sassanide nous montrent souvent les Mages essayant de convertir les hérétiques à coups de lanière (’.[Astsiv b>ij.o(i yjx’/z’^iùi aÙTiv âSasiv.ffav ot i.i’fO’., j3’.a^s[jL£v2t -p ;r/.uv^ja’. tîv -ijX’.îv, Sozomène, II, 13 ; cf. Hoffmann, Le» Actes des martyrs srjrlaqnes , p. 25).

2. l’éludes iraniennes, II, 171 sq. — peshôlanu a pour dnublol laniipcretha. ddii tanâfùhr qui est la traduction ordinaire de peshôtanu. 3. IV, 20, 21, 24, 25, 28, 29, 32, 33, 35, 3tj, 38, 39, 41, 42 ; V, 44 ; VI, 5,9, 19, 48 ; XIII, 24. Dans les formules non juridiques peshôlanu aie sens général de criminel et