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Page:Anonyme - Eugène Fromentin, 1905.djvu/25

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ait reconnu, si tant est qu’un tempérament comme celui de Fromentin put s’accommoder d’un autre maître que la Nature.

Dès lors, ses vœux se trouvaient réalisés et le grand artiste allait se révéler. Il était à peine familiarisé avec les principes de son art qu’il lui tarda de les mettre en pratique, sous un ciel plus lumineux que le nôtre. Il hésita entre l’Italie et l’Afrique et se décida pour l’Algérie, où, attiré par l’espace et le soleil, il sentait un pays nouveau, encore peu connu, et où il pouvait se constituer un domaine bien à lui. Il part donc pour Alger, en 1846, avec son ami Armand du Mesnil, dont il devait épouser la nièce un peu plus tard. Puis il se rend à Blidah, et est conquis par le charme de cette nature étrange, colorée et chaude qui l’enthousiasma. Son choix est désormais fait et jusqu’à sa mort il restera fidèle à cette première impression.

À son retour d’Algérie, en 1847, il exposait, pour la première fois, trois tableaux qui attirèrent immédiatement l’attention des connaisseurs et des critiques : Les Gorges de la Chiffa, Une Mosquée près d’Alger et Une Ferme des environs de La Rochelle. Deux ans après, il méritait une Ire médaille avec La Place de la brèche à Constantine. En 1850, il exposa onze tableaux, souvenir de son voyage à Biskra. Enfin, au lendemain de son