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Page:Anonyme - Eugène Fromentin, 1905.djvu/37

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et de distinction. Il a des amis sérieux, dévoués, une famille charmante. Heureux ceux qui peuvent vivre dans l’intimité de cet homme exquis à tous égards ! Voila ce que vous pouvez affirmer en toute sûreté de conscience et de jugement. »

M. Louis Gonse, Directeur de la Gazette des Beaux-Arts, qui a vécu longtemps dans l’intimité d’Eugène Fromentin et qui lui a consacré une très belle étude, le dépeint ainsi :

« L’ensemble de sa personne était souverainement distingué d’allure ; la main était fine, nerveuse, pleine de vie et d’esprit dans le mouvement. Fromentin avait le type brun. La tête, qui concentrait tout d’abord l’attention de ceux qui l’abordaient pour la première fois, avait un caractère très remarquable, la barbe était rare, grisonnante, comme celle d’un ascète, le front entièrement chauve, le nez recourbé et mince ; les yeux grands, très noirs, très brillants en même temps que veloutés, interrogateurs, d’un éclat et d’une expression parfois surprenants, ajoutaient encore à ce caractère ascétique. Le regard chez lui était admirable, il était le flambeau constamment allumé de son être… Sa voix, qui savait si bien suivre les sinuosités capricieuses de sa conversation était musicale, vibrante, avec des douceurs caressantes qui la rendait irrésistible. Fromentin qui d’habitude repliait et concentrait sa pensée sur