çais ! — Oui, seigneur, répond-elle, je suis née en France, et si j’ai de vous telle pitié, c’est que j’ai vu la croix que vous portez. » — Huon lui demande de quel pays elle est. — Du bourg de Saint-Omer, répond la belle Sebile. Je suis fille du comte Guinemer et nièce du duc Séguin, de Bordeaux. — Vous êtes ma cousine ! s’écrie Huon, en l’embrassant tendrement, car je suis le fils du duc Séguin. » — Il veut savoir comment sa cousine se trouve à Dunostre. Elle lui apprend que son père était venu naguère en pèlerinage au saint Sépulcre et l’avait amenée avec lui : une tempête les avait jetés sur ce rivage, près de la tour du géant, qui avait tué son père et la gardait prisonnière : « Depuis plus de sept ans, ajoute-t-elle, je n’ai pas entendu chanter une messe. » Huon lui fait part, à son tour, du message dont il est chargé, et du dessein qui l’amène à Dunostre. La belle Sebile lui conseille de fuir au plus vite : elle l’y aidera en arrêtant les fléaux des deux batteurs ; mais rien ne peut effrayer Huon ; il veut voir le géant et se mesurer avec lui. Il pourrait le tuer pendant son sommeil, mais il aurait honte de le frapper sans l’avoir défié ! — Il pénètre dans la chambre où l’Orgueilleux dort sur un lit magnifique. — Description du lit. — Portrait du géant qui a dix-sept pieds de long, les bras gros et les poings carrés, la tête énorme et les yeux enfoncés. — Sentiments de Huon à sa vue. P. 142-148.
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Sommaire.
(Ici se termine la première journée du récit, et le ménestrel renvoie ses auditeurs au lendemain pour en entendre la suite, en les priant de lui rapporter chacun une maille.)