Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/69

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un instant pour faire égoutter ses vêtements ; mais rien qu’un fourneau de cuisine n’était capable de les sécher ; et il lui fallut se décider à rentrer chez lui, par le plus court chemin, pour remettre un peu d’ordre dans sa toilette.


CHAPITRE XII

LA CORRESPONDANCE DE JOE


La soirée était déjà avancée lorsque Joe, séché et remis à neuf, vint frapper à la porté de la chambre habitée par MM. Parry et Harrison, à l’hôtel Richelieu.

— C’est encore moi, cria-t-il en entrant avec son sans-façon accoutumé. J’espère que je ne vous dérange pas.

— Pas du tout, mon garçon, est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau ?

— Oui et non : je viens vous demander de m’écrire une autre lettre.

— Oh ! fit M. Harrison, ta correspondance prend des proportions considérables. Est-ce encore pour un contrat d’un demi-million ou davantage ? continua-t-il en riant.

— Connaissez-vous, à la Malbaie, une personne sûre et active ? demanda vivement le gamin.

— Oui, bien, nous avons là un homme de police qui fera tout à fait ton affaire…

— Très bien ; voulez-vous lui écrire ce qui suit : « Je lui demande de rechercher, de suite, une famille d’Hervart.

« Il y a vingt ans, environ, cette famille habitait dans un faubourg de la Nouvelle-Orléans, dans une maison en pierre de style ancien. La maison était entourée d’un grand jardin, et les maisons voisines également. »

— Très bien, continue.

— « Cette famille consistait alors en une belle jeune mère, un mari et un petit enfant qui faisait la joie et l’espoir de ses parents. Mais un jour l’enfant disparut. Pendant de longues années, son père et sa mère ont fait mettre des annonces dans les journaux et promis une récompense énorme à celui qui