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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/116

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contre une fontaine recouverte d’une voûte dont les murs et la margelle sont du marbre le plus beau. Un conduit de cuivre, scellé de plomb, porte à la Cité une eau limpide. Les Français jettent dans le conduit toutes les ordures du camp. V. 2030-2280.

Les vivres manquent dans Quidalet, les païens n’ont plus d’eau douce, le chef tient conseil. Chacun se désole de la famine. La femme d’Aquin est déjà toute « faillie », car elle a beaucoup jeûné. On parle de rendre la ville. À ce moment un Norois, âgé de plus de cent ans, qui paraît être le gardien de Solidor, s’adresse au roi Aquin : « Il y a déjà plus de cinq ans, dit-il, que l’archevêque Isoré nous a pris les navires que l’on envoyait à notre secours. Si tu m’en crois, tu partiras avant ce soir, et tu t’en retourneras dans ton pays, en emmenant un grand nombre de tes gens ; j’ai pour toi une barque que j’ai enlevée aux chrétiens, elle est près d’ici, attachée au donjon. Il y a peu de villes, sauf Vannes [1] et Dol l’archevêché dont tu ne sois maître. Que le feu d’enfer brûle cette ville, nous n’y sommes que trop demeurés. » V. 2090-2132.

Aquin profite du conseil et descend de la ville au havre. La nuit est noire. Le roi, la reine, quatre cents hommes avec de riches trésors, entrent dans la nef ; ils n’y mettent point de vivres, car il n’en restait pas dans Aleth. On met à la voile. — Beaucoup de Norois demeurent dans la ville. — Le navire d’Aquin suit la côte, Le roi des Norois passe devant Terzon. Arrivé à Saint-Mathieu, ses gens lui demandent où il veut aller. « Allons, répond-il, à Nantes, où j’ai été couronné il y a trente ans, et où il y a encore beaucoup des miens. Nous nous arrêterons à Brons ; ce

  1. Corr. s. d. Rennes.