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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/120

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cxiv
sommaire

Le païen, arrivé devant Naimes, énumère les différents objets de ce tribut : bourses d’or fin, selles de peile, ciclatons, cuirasses, boucliers, chevaux arabes, blanches haquenées, sans compter des lions et des monstres, et aussi trente pucelles. À cela, Naimes fait la réponse d’usage : « Ce tribut nous vous l’apportons à la pointe de nos lances ; nous voulions le payer à Aquin, votre roi, mais il s’est enfui. » Sur ces mots, lui et ses gens assaillent les païens et leur présentent un tribut de coups de toute nature. Il n’échappe que deux Norois. V. 2500-2530.

Doret entend de ces derniers le récit de cette défaite. Il gémit du départ d’Aquin qui l’a laissé sans appui. « Il va falloir, dit-il, que j’abandonne Gardaine, Dorlet que j’avais fortifié. Je n’aurai plus de pouvoir en Bretagne ! Mais avant qu’il en soit ainsi, je ferai bien du mal aux chrétiens. » Il part contre ses ennemis à la tête de vingt mille hommes. V. 2531-2562.

Bataille terrible. Les Français perdent une lieue de terrain. Ils vont être mis en déroute, quand Naimes aperçoit, à travers les bois, Charlemagne qui arrive. À la vue de ce secours, les païens se replient sur Gardaine. Naimes va au-devant du roi, lui apprend le péril qu’il a couru et le remercie d’être arrivé à point. V. 2562-2588.

Le roi de France lui-même va donner l’assaut à Gardaine. Les assiégés se défendent ; l’un d’eux décoche traîtreusement son dard et atteint Charlemagne entre les côtes. Le roi tombe de son cheval et reste longtemps évanoui. Effroi des Français. Les païens redoublent d’ardeur, saisissent le corps de l’empereur et vont l’emporter dans leur ville, quand les chrétiens, ayant à leur tête archevêques, évêques, abbés et autres clercs, le délivrent. Le roi sort de l’évanouissement dans lequel il a été plongé durant toute cette scène, et, animé de colère contre le