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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/146

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par le roy charlemaigne

Juqu’au palays amont ont fort gauchis ;
Sour ung lorier qui fut hault et fettis
275Là se descendent eulx et des arabis.
Ou palays entrent par les degrez assis ;
Davant Aiquin s’arestent les mesagis ;
Ripe parle qui bien en fut aprins, (fo 6)
Aiquin salue et puis l’empereris :
280« Cil Damme Dé qui fourma paradis,
« Et touz les biens a par le monde assis,
« Et en la crouez fut pour son peuple mis,
« Et fut percié o longs clous et traictifs ;
« Et de la lance lors le ferit Longis,
285« Et ou sepulcre fut et couché et mis,
« De mort à vie surexit au tiers dis,
« Si comme c’est vroy et ge croy à devis,
« Si sault et gart Charles de Saint Denis,
« Ripé de Doul, Richier et Tïoris,
290« Hernoul de Flandres, Bernard et Beaudonis,
« Et tretouz ceux qui à Dieu se sont mis !
« Et ly seon Dieu sault huy le roy Aiquis !
« C’est Mahommet le dolant et chétifs
« Qui n’a povair plus que ung chien occis ! »
295Aiquin l’entent qui fut mal talentifs,
Beisse son cheff, d’autre part tourt son vis,
Si grant deul a, [à] poay n’enrage vifs !
En son poign tint ung gavelot fourbis,
Ripé en fert de Doul le bon marchis ;
300Desour l’esselle luy a ce dart là mis,