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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/155

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la conqueste de la bretaigne

Aiquin l’acolle et lui gecta ung ris :
« Damme, dist il, ge feré vos plaisirs. »
Ung greslez ont ensemble touz baudis.
525Lors s’adoberent et ont lours armez prins ;
Vestent haubert, lacent heaulmez brunis,
Çaignent espées, es chevalx sont saillis,
Lors espées prannent dont les brancs sont fourbis.
De la ville eyssent sur les chevalx de pris ;
530.XXX.m hommes y avoit fervestis.
Quant fut la noise des gens de Nort pays !
Vers nos Françoys s’en vont touz à devis, (fo 10 vo)
Qui vers eulx viennent de bataille pensifs.
Dieu prions, qui en la crouez fut mis,
535Que il lour aist contre lours anemis !

VI

TRante mille hommes de la gent péannie
De la ville yssent, Damme Dé les mauldie !
Sounant lours [cors], grant en sont la baudie ;
Cors et tabourts moult font grant estourmie,
540De bien deux leuez en est la noase ouye.
Bien sont armez celle gent peannie,
D’or et d’argent resplent la peannie,
Orgueillous[e] et de grant estourdie.
Aiquin le roy, qui les chandelle [et] guie,
545Moult fust prodom, s’il creüst en Marie,