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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/183

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la conqueste de la bretaigne

1255Le chastelain lour escrie à ung hu :
« Estes des gens Charles le mescreü ?
« Qui croit celuy qui en crouez fut pendu,
« Ne fut pas Dieu, touz estes deceü,
« Dieu est es cieulx, qui fait mainte vertu,
1260« Il n’a ça jus monté [crouez] d’un festu !
« Ainz est cest secle Mahommet et Quahu,
« Par qui touz biens sont de la terre essu,
« Par qui le pain et le vin sont creü,
« Et toutez choses don suymes soutenu.
1265« Respondez moy [et] ne sayez mye mu :
« Abvez vous moy aporté le trehu
« Que Charlez doit à Aiquin notre duc ?
« Cil mult riche onc tel ne fut veü. »
— « Eisez ça hors, sy vous sera rendu ;
1270« Maint heaulme et haubert abv[on], et maint escu,
« Et mainte espée, et maint dart esmoulu
« Don vous serez parmy le corps feru ;
« Ou craiez en Dieu et le nom de Jhesu,
« Par tant serez et saulvé et solu ;
1275« Si vous ne faittez vous serez confondu.
« Rendez Dynart, quar trop l’avez tenu,
« Qui à grant tort fut à noz gens tolu ; (fo 23 vo)
« Ou par cil Dieu qui touz temps est et fu,
« Si vous povez estre prins ne vaincu,
1280« Tretouz serez [lors] par les couls pendu,
« Au departir pour foul[z] serez tenu. »
[Ly payen] dient : « Vous estez touz deçeu,