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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/191

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la conqueste de la bretaigne

Qui reluisent et gettent grant clarté.
Nesmes le duc s’estant davant son tref ;
[Garde] amont l’esve vers la nostre Cité,
1470Sur les tours vait maint Sarrazin armé ;
Amont es murs qui sont fort quarelé,
Les hauberts luisent et gectent grant clarté.
« [Diex], ce dist Nesmes, [ly] roys de majesté,
« Tant est ça ville de trés grant majesté,
1475« Quar la rendez à la crestïenté ;
« Que Dieu y soit servi et honoré,
« Et son saint Corps et chouché et levé. »
[Enxin] disoit ducs Nesmes le sené,
Mais ne sczoit pas la grant adversité
1480Que il aura avant troys jours passé ;
Point ne se garde le vasal honoré. (fo 27)

Or vous diré de Aiquin l’amiré,
Qui en Quidalet est la forte cité ;
Moult est dolent, triste et esmayé,
1485De la navie [et] de la richetté
Don Crestïens l’av[e]ient desrobé ;
Et de Dinart et de son parenté
Qui l’autre hier fut ars et graventé ;
Grant deul en a quant en est remembré.
1490L[y] roys Aiquin a sa gent appelé :
« Franche mesgnée, ce lour dit l’amiré,
« Mal vous demayne celle crestïenté :
« Ilz nous asaillent chascun jour adjourné ;