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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/237

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par le roy charlemaigne

Les fortelessez, le mur et le fousé ;
2675La mer salée essaut par le regné,
Et est issue de son mestre chané
Juqu’au Terren, bien seix leuez de lé,
Et deux de long, ce dit [l’en] de verté.
Par la requeste et par la vertu Dé
2680Que Charles fist au roy de majesté.
Cest beau miracle fut illec demonstré.
Tous les Franczois en sont [moult] effrayé ;
Les chevalx courent, moult tosten sont tourné ;
Et des Franczois y eut moult afolé ;
2685Plus de .X.m noyez et affondré,
Qui touz sont mors et à lour fin alé.
Quatre jours dure le vant et le oré
Fier et obscur, tel ne fut regardé,
Mès l’emperiere en fut moult effrayé.
2690L’esve lour bat es flans et es costez ;
Duc[s] Nesmes a le roy aresonné : (fo 50)
« Se [ne] m’aist Dieu ! mal [y] abvez oupvré,
« Par voz prieres sont vos gens tourmentez ;
« Moult en y a de mors et d’affolez ! »
2695— « Helas ! dist Charles, ne l’en ay peu garde[r]. »
Nostre Archevesque s’est d’illec remuez ;
Isnellement es champs s’en est alé,
Soubz une planche, en pendant d’un foucé,
Envers le ciel a devotement regardé,
2700Doulcement a Damme Dieu reclamé :
« Glorïeux, ce redist, pour l’amour Dé,