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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/248

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la conqueste de la bretaigne

« Qui en luy croit a tout le sen desvé,
2955« Quar par luy n’est nul homme honoré,
« Mais en la fin est honni et gabé.
« En Quidalet le nous a il monstré,
« Quar oncques par luy ne fumes garenté.
« Honni soit il à qui l’a en cherté ! »
2960Quant l[y] roys ce ouyt, ung ris en a getté ;
A ses prelatz a dit et commendé
[De] maintenant soit ung fons apresté ;
Et ceulx le font, ne sont pas demouré.
Là eut maint evesque, maint prelat et abbé ;
2965A la roigne donnent crestïenté ;
Gent a le corps et moult a grant beaulté,
Plus belle damme ne vit onc homme né !
Moult fut amée, et tenue en cherté,
Et honorée de la crestïenté.

2970Deley le roy, sorez de l’amiré
Qui tost s’en fuyt le fren abandonné.
De deul et d’ire s’est quatre foiz pasmé, (fo 55 vo)
Pour la roigne don il est desevré,
Que il vit prandre, de ce a le cueur iré ;
2975Ne luy ayda, quar onc n’en ot posté ;
Perdue l’a, s’en est moult adolé.
Droit au Men[é] s’en est Aiquin alé,
C’est ung chastel moult riche et asuré,
Paens le firent de veille antiquité,
2980A belles salles, de fort mur quenelé,