plus anciens commentateurs de la chanson connaissaient ce récit, dont il est difficile de suivre la trace. Il peut avoir quelque rapport avec la fable absurde du coup de pied de Gargantua, qui créa dans ces parages la plaine de Mordreuc. Ce dernier conte paraît lui-même le travestissement d’un miracle attribué à saint Suliac [1]. Quoi qu’il en soit, c’est dans ces souvenirs que le trouvère a cherché son inspiration, plutôt que dans les réminiscences de l’épopée carolingienne [2].
L’examen de ces différents éléments met à même de mieux apprécier la valeur relative de la chanson. Un poète qui a su nous raconter une expédition militaire des plus communes sans tomber dans la chronique en vers, avait une réelle faculté de composition. Son œuvre est remarquable au point de vue de l’unité ; les faits sont bien groupés autour de l’action principale ; la trame de l’œuvre est assez puissante pour avoir résisté au remaniement et à l’interpolation.
La légende de Charlemagne, subissant l’appro-