Naimes, Nominoë lui-même [1], en considérant sans doute le roi breton sous son aspect de missus imperatoris in Britannia [2]. L’Histoire Littéraire, plus perspicace, s’est contentée de remarquer que le conseiller ordinaire de Charlemagne n’est appelé nulle part dans la chanson, duc de Bavière. L’auteur s’est-il proposé, par une omission volontaire, en spéculant sur la ressemblance des mots, de démarquer, si l’on peut dire, le vieux Naimes ? On ne peut le savoir ; mais le duc n’en est pas moins reconnaissable à sa « barbe flourie » comme celle de Nestor, à ses conseils, dont le résultat infaillible est de réconforter Charlemagne. Près de lui d’ailleurs, il y a Fagon qui appartient exclusivement à l’épopée française.
Naimes, souvent cité dans les chansons, y joue rarement un rôle actif ; on le sait bon chevalier, mais on ne le voit qu’au conseil. Celle-ci lui donne une importance qu’il n’a dans aucune autre, sauf peut-être dans Aspremont. Il y est par excellence le héros des chrétiens. Le trouvère le traite avec une prédilection évidente qui se traduit, comme il est de coutume, par une succession de malheurs