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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/85

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introduction

nard. Il connaît la Rance, ses gués, ses rochers ; il nous dit qu’en face d’Aleth on ne peut traverser cette rivière même à marée basse, et il indique la largeur du courant [1]. Il se sert de la marée, comme moyen dramatique, avec toute la sûreté d’un marin. On est tout étonné de voir ces héros toujours artificiels de nos gestes, transportés dans un paysage aussi familier à notre pays et aussi vivant.

L’expédition à Césembre, qui se fait à cheval, donne seule un démenti à la vérité des faits, au moins dans l’état actuel de la côte, mais s’il y a fiction, c’est une de celles que les lieux suggèrent [2].

Charlemagne, transformant le siège d’Aleth en blocus, vient camper au pied de la cité, occupant la partie de l’isthme restée en dehors des fortifications de cette ville, « devant la porte [3]. » Son camp s’étend un peu en arrière, entre l’anse de Sainte-Croix et celle des Bas-Sablons. Les tentes

  1. V. 1343.
  2. Notes, p. 140.
  3. On lit dans une notice : « Robertus filius Bresel... dat beato Petro Civitatis Aletæ... quamdam terram juxta præfatæ urbis portam sanctique Servatii cimiterium sitam. » D. Morice, Pr., I, 497 (anno 1098). Ce texte, rapproché du nom de la rue du Pré-Brecel, indique plus clairement que la chanson la position de la porte d’Aleth, du côté de la terre.