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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/9

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iii
introduction

et des regrets accordés à sa mémoire, Guillaume d’Ancenis, qui était parent ou allié de la famille de du Guesclin [1], ne put s’empêcher de relever en souriant la singulière façon dont, à son avis, Froissart prononçait le nom du bon connétable. Celui-ci disait, selon l’usage du temps, Claiequin. Or le seigneur de la maison d’Ancenis connaissait par ses souvenirs de famille la bonne forme du nom, sa véritable étymologie reposant sur une histoire merveilleuse. Ce récit, malgré sa longueur, a sa place marquée en tête de cette publication [2].

« Lors commença messire Guillemme d’Anssenis à faire son compte :

« Au temps que le grant Charles de France régnoit, qui fut si grant conquéreur et qui tant augmenta la sainte chrestienté et la noble couronne de France, et fut empereur de Rome, roi de France et d’Allemaigne, et gist à Aix-la Chapelle, ce roy Charles, si comme on list et treuve ès croniques et gestes anchiennes, fut en Espaigne par plusieurs fois, et plus y demoura une fois que autres. Une fois entre les autres saisons, il y demoura noeuf ans,

  1. Du Paz, 1619, p. 437.
  2. Kervyn de Lettenhove, XII, 225-228. — Buchon, I, 603.