Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/106

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Préface.

seule ; mais c’était compter sans l’Allemagne, qui nous dispute avec tant de zèle et souvent de succès le soin d’étudier les origines de notre langue et de notre littérature. Un jeune professeur de l’université impériale de Vienne, M. Adolf Mussafia, a publié dans ces derniers temps deux des poëmes italianisés de la bibliothèque de Saint-Marc que j’avais indiqués comme de curieux témoins de notre ancienne influence : la Prise de Pampelune et la chanson de Macaire[1]. Il a bien fait dans l’intérêt de nos communes études, et rien qu’à ce titre il aurait droit à mes remercîments, si son extrême courtoisie ne méritait encore de ma part une gratitude plus personnelle. M. Mussafia, qui a dédié son volume à un des maîtres de la philologie romane, a bien voulu me faire partager cet honneur en associant mon modeste nom au nom illustre de Frédéric Dietz. Je me féliciterais davantage de ce rapprochement si je pouvais le croire mérité, et si je ne savais combien M. Dietz a sujet de s’en plaindre.

La publication de M. Mussafia est venue assez tôt pour que la mienne ne fût plus la première ; elle est venue trop tard pour que son travail pût m’être profitable, et c’est là seulement ce que je regrette. Entre son texte et le mien on pourra noter çà et là quelques différences, heureusement légères, dont les unes tiennent à un parti pris[2],

  1. Altfranzösische Gedichte aus Venezianischen Handschriften, herausgegeben von Adolf Mussafia. 1 vol. in-8. Vienne, 1864.
  2. Quelques vers, évidemment intervertis, selon moi, ont été replacés dans leur ordre naturel ; quelques leçons inintelligibles ont été corrigées ; enfin quelques éléments du