Aller au contenu

Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
clxiv
Sommaire.

nouveau message ? » Sur l’avis du duc Naimes, Berart de Mondidier est encore choisi pour messager. Il part et arrive à Constantinople lorsque déjà Blanchefleur est réunie à son père et l’a instruit de ses malheurs. P. 155-167.

L’empereur de Constantinople, lorsqu’on lui annonce la venue de Berart, fait défense à qui que ce soit de parler de sa fille, en sorte que le messager ne puisse remporter de ses nouvelles. Berart est admis au palais et s’acquitte de son message. « Sire messager, lui répond l’empereur, retournez près de votre roi et dites-lui que je lui donnai jadis ma fille pour épouse et qu’aujourd’hui j’entends qu’elle me soit rendue. Comment a-t-il pu se persuader, votre roi, que, même avec tout l’or de la chrétienté, il pourrait obtenir qu’il ne fût plus parlé de ma fille ? Il l’a chassée de son royaume ; elle est morte peut-être, dévorée par les bêtes fauves, et il s’en vient me demander merci, comme si pareil méfait pouvait se racheter ! Je vous le répète, vous pouvez repartir, et quand vous serez de retour, vous direz de ma part au roi de France que je le défie, et que s’il ne me rend celle que je lui ai donnée, je suis à Paris avant trois mois ! » Berart s’en retourne avec cette réponse et la rapporte à Charlemagne, qui en demeure tout consterné.

« Nous en avons mal usé, dit le duc Naimes, avec un roi si puissant par le nombre et par la richesse de ses vassaux et de ses parents. Ce fut une grande faute que de bannir sa fille. S’il nous fait la guerre, nos domaines seront perdus. Il ne laissera debout château ni forteresse, et brûlera villes et bourgs. — À la vo-