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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/174

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Sommaire.

seigneur et maître. Il ne peut se séparer d’elle ; mais en cas d’adultère il la peut mettre à mort. Que votre empereur cesse donc de redemander sa fille. Morte ou vive, elle ne lui sera pas rendue, et il n’aura ni elle ni son pesant d’or. S’il veut porter la guerre en France, il y trouvera de vaillants chevaliers qui n’ont pas leurs pareils au monde. » Les messagers renouvellent leur défi et prennent congé de Charlemagne. Ils rapportent sa réponse à l’empereur de Constantinople. « Si vous le défiez, disent-ils, il vous défie aussi et ne manque pas de chevaliers qui ne craignent point les vôtres. — Avant qu’il soit longtemps, dit l’empereur, Charlemagne saura à quoi s’en tenir. L’un de nous deux sera réduit à néant. » L’empereur convoque tous ses vassaux ; en moins d’un mois il en a réuni cinquante mille. Sa fille et son petit-fils l’accompagneront. Le preux, le vaillant Varocher ne restera pas en arrière. Il s’arme à sa guise et se taille un grand bâton noueux, gros et massif, dont il ne se séparera pas. L’armée se met en marche et chevauche vers la France. Que Dieu soit en aide à Charlemagne ! P. 173-189.

Arrivé sous les murs de Paris, l’empereur de Constantinople fait déployer les tentes et les pavillons. À cette vue, le roi de France ne peut retenir ses larmes. Il appelle le duc Naimes, son sage conseiller : « Naimes, lui dit-il, j’ai bien sujet de m’attrister quand je me vois dans une telle détresse. Ce fut pour mon malheur que j’épousai Blanchefleur, et toi, Macaire, traître maudit, pourquoi t’ai-je accordé mon amitié ? Tu m’en as récompensé par la trahison ! — Pourquoi ces lamentations? dit le duc Naimes. Ne