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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/18

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Préface.

contre une lance au gonfanon flottant l’arme grossière que façonna à peine sa cognée de bûcheron, et ne se rappelle plus qu’avec dégoût le temps où il se chargeait de fardeaux comme une bête de somme.

Ainsi métamorphosé, le nouveau chevalier ne craint pas l’adversaire le plus redoutable. Il le dit et le prouve. Après plusieurs engagements sans résultat décisif, les deux empereurs conviennent de vider leur querelle par un combat singulier. C’est Ogier le Danois qui va défendre la cause de Charlemagne ; c’est Varocher que l’empereur de Constantinople a choisi pour champion. La lutte a lieu sans témoins, entre les deux camps. Devant le brave Danois, devant ce preux tant vanté, dont la renommée est venue jusqu’à lui, l’ancien bûcheron ne recule pas ; il lui tient tête et lui fait admirer sa vaillance à ce point qu’Ogier interrompt le combat pour lui demander son nom.

Varocher se fait connaître ; la confiance s’établit entre les deux chevaliers, et l’instant d’après ils se séparent, amis comme frères, pour aller, chacun de son côté, travailler à l’œuvre de la paix.

La joie du Danois est extrême. Il vient d’apprendre de Varocher que Blanchefleur vit encore, et qu’elle est dans la tente de son père. Rien ne pourrait le rendre plus heureux, si ce n’est de porter à Charlemagne cette nouvelle miraculeuse ; mais il ne l’a apprise que sous la condition de la tenir secrète. Comment donc amènera-t-il la conclusion de la paix ? En s’avouant