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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/181

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des siens ; mais ce n’est pas moi, c’est mon père qui a voulu cette guerre pour me venger. » P. 233-239.

Pendant que Berart et Blanchefleur s’entretiennent ainsi, la bataille continue, terrible, acharnée. Elle a duré tout le jour, lorsque Charlemagne appelle à haute voix l’empereur de Constantinople, qui se rend près de lui. Les deux souverains ont une entrevue seul à seul. « Sire empereur, dit Charlemagne, comment avez-vous pu vous résoudre à venir en France assiéger ma cité ? Je déplore amèrement le sort de votre fille ; mais si elle est morte, du moins vous ai-je bien vengé du traître qui l’avait accusée. Et de plus, je suis prêt encore à vous accorder telle réparation que vous voudrez. » — L’empereur refuse : « Vous avez été, dit-il, sans merci, sans pitié ; vous avez chassé ma fille de son royaume ; vous l’avez envoyée en exil sous la garde d’un seul chevalier que Macaire a tué. Notre querelle ne peut prendre fin à moins d’un combat singulier entre deux champions. » — Charlemagne accepte ce combat. « Que demain, dit-il, au lever du soleil, un de vos chevaliers soit armé ; un des miens sera prêt aussi. Si mon champion est vaincu, je m’inclinerai devant vos volontés, et vous tirerez de moi telle vengeance qu’il vous plaira. Mais si c’est votre champion qui a le dessous, vous retournerez dans votre empire et il y aura entre nous paix et amitié. » L’accord conclu, les deux princes se séparent et rentrent dans leurs camps. Charlemagne appelle près de lui le duc Naimes, le Danois et maint autre baron. Il leur fait part de son engagement, que chacun approuve. Le Danois s’offre à combattre ; le roi l’agrée. De son côté, l’empereur de Constanti-