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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/23

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xv
Préface.

taines, mais encore d’après deux traductions, l’une espagnole, l’autre néerlandaise, de la chanson de la Reine Sibile, qui lui ont fourni la matière d’excellents mémoires dont il sera parlé plus amplement ci-après.

Par ces fragments on voit que la seconde version de notre poëme était en vers alexandrins, par conséquent non-seulement rajeunie, mais entièrement refaite et remaniée ; car il est évident d’autre part que la composition primitive, celle qu’avait sous les yeux le compilateur italien, était en vers de dix syllabes. Il l’a fort altérée sans doute, mais non pas assez pour effacer partout l’empreinte du mètre. C’est un point sur lequel je ne puis guère manquer d’être éclairé après mon travail de restitution, où la question se représentait à chaque ligne.

Il est hors de doute que l’Italien qui nous a conservé le seul exemplaire connu de notre poëme n’est pas l’auteur de cette composition. S’il ne l’a pas inventée, il l’a reproduite d’après un original français, et cet original ne saurait être la version en vers alexandrins analysée par Alberic, à moins de supposer que le compilateur en ait soigneusement retranché tous les épisodes et entièrement remanié la versification. Or, c’est une hypothèse qui me paraît difficile, sinon impossible à admettre.

La chanson de la Reine Sibile ou de Macaire, si l’on veut, comme celle de Huon de Bordeaux (et ce n’est pas la seule analogie qui rapproche ces deux ouvrages), a donc été composée d’abord en vers de dix syllabes, puis plus tard refaite dans le mètre alexandrin et développée au