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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/41

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Préface.

Ce passage éclaire précisément le point que nous avons en vue, le seul qui nous intéresse, c’est-à-dire qu’il fixe la date de la construction de la grande salle où figurait notre peinture, en quoi l’estampe qui, selon nous, la reproduit vient à point nommé confirmer le témoignage de du Cerceau. En effet, on y remarque des coiffures de femme d’une forme allongée et conique, en pain de sucre comme nous dirions vulgairement ; et c’est là tout juste une mode qui finit avec le XVe siècle. Cette coïncidence sert en même temps et à mieux dater la peinture, et à compléter la preuve que l’estampe qui nous occupe n’en est que la reproduction.

Si au XVIe siècle on avait eu souci de ce que nous appelons maintenant la couleur locale, et si l’on pouvait croire que, pour donner cette couleur à son œuvre, l’auteur de l’estampe gravée vers 1580[1] ait eu l’idée de rappeler une mode antérieure de près d’un siècle, notre argument serait aussi faible qu’il nous paraît solide. Mais chacun sait à quoi s’en tenir sur ce point. Si quelques détails de l’estampe, comme les plumes qui ornent les coiffures des hommes, ne sont pas du XVe siècle, mais du temps du graveur, c’est sans aucun doute que, retenant de la peinture obscurcie ou endommagée ce qu’il en pouvait voir encore, pour le reste, pour les parties effacées, il prenait ses modèles autour de lui[2].

  1. Je m’appuie pour lui donner cet âge sur le sentiment éclairé de M. Thomas Arnauldet, du cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale.
  2. Je n’avance rien ici sans avoir pris l’avis d’un juge