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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/500

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Macaire.

« Dame, dist Varochers, por Dieu lessiez ester ;
« Por amor Looys le vos convient celer.
« Encui verrez vostre oncle, or pansons de l’errer[1]. »

Looys et sa mere n’i ont plus arestu,
Varochers li vieillars qui ot le poil chanu.
Li lerres[2] les conduist parmi le bois follu.
Il ont tant esploitié et alé et venu
Que la maison l’ermite ont devant els véu.
Petite estoit l’entrée devant le most.....
A une fenestrele ot un maillet pandu.
Varochers vint avant s’a du maillet feru.
Li hermites l’oï, qui disoit son salu,
Et devant son autel gisoit tos estandu.

Li hermites se lieve tot droit en son [estant][3]
Qant il ot l’uis ouvert, si regarda avant ;
Il a choisi la dame et Loï[4] son enfant.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .

Li fardiax fu pesans à poi qu’i n’est crevet.
Un vilain encontra à l’entrée d’uns prés,
.I. asne devant lui qui de busse ert trossés.
« Sire, dist Grimoars, cest asne me vendés. »
Et cil li respondi : « Por noient en parlés ;
« Je n’a[n] prandroie mie tot quanque vos avés. »
Quant Grimoars l’oï, qu’il n’est à poi desvés,
Envers l’asne s’an vait, de lui est acolés,
An l’oreille li dist .ii. enchantemens tés

  1. De l’errer est manifestement la bonne leçon. M. de Reiffenberg, remplissant une lacune de son texte, a lu deléier, qui ne signifie rien ici. Pensons à nous mettra en route est indiqué par le sens du passage.
  2. Leçon de M. de Reiffenberg : Lilerres, expliqué ainsi en note : incontinent. Lisez : le voleur.
  3. Laissé en blanc par M. de Reiffenberg.
  4. Leçon de M. de Reiffenberg : et l’oï son enfant, qui n’offre pas de sens.