Aller au contenu

Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/540

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
533
de Robinson Crusoé.

Je quittai l’île après y avoir séjourné une vingtaine de jours, & j’y laissai une bonne quantité de provisions nécessaires, qui consistoient sur-tout en armes, poudre, plomb, habits & outils ; j’y laissai encore un charpentier & un forgeron que j’avois amenés d’Angleterre avec moi.

J’avois trouvé à propos encore de partager l’île à tous les habitans, & je l’avois fait à leur satisfaction, quoique je me fusse réservé la propriété & la souveraineté de tout, & que je les eusse engagés à ne pas abandonner ce nouvel établissement.

Je m’en fus de-là dans le Brésil, d’où j’envoyai une barque vers l’île avec de nouveaux habitans, parmi lesquels ils y avoit sept femmes propres pour le service & pour le mariage, si quelqu’un en vouloit. Je promis en même tems aux anglois de leur envoyer des femmes de leur patrie, une bonne cargaison de tout ce qui leur étoit nécessaire, pourvu qu’ils voulussent s’appliquer de tout leur cœur à faire des plantations, & dans la suite je leur ai tenu parole ; aussi devinrent-ils fort honnêtes gens, après qu’on les eût mis sous le joug, & qu’on leur eût assigné leurs portions à part. Je leur envoyai encore du Brésil cinq vaches, dont trois étoient pleines, avec quelques cochons, & je trouvai