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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/109

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que je cherche Agis : j’ai prié ce jeune homme de l’avertir, & il ne vient point me rejoindre. Eh bien, dit la fée en riant, le voilà enfin trouvé ; vous devez être hors d’inquiétude. En disant ces mots, elle tira le cordon de la sonnette si fort, qu’elle pensa tout rompre : deux femmes de la maison entrèrent, la fée congédia les trois jeune gens, & leur promit qu’elle iroit les rejoindre dans le parterre, dès qu’elle seroit habillée.

Quand ils furent dans les jardins, Prenany, qui voyoit l’air triste du jeune page, & qu’il haussoit de temps en temps les épaules, lui demanda ce qui pouvoit causer son chagrin. Ah ! dit Agis d’un air brusque, ne parlons pas toujours de la même chose. Mais, dit Prenany, c’est la première fois… Eh bien, changeons de discours, dit Agis en l’interrompant, & cueillons donc un bouquet pour la fée, puisque cela est si pressé.

Le dépit d’Agis se dissipa pourtant, par le plaisir qu’il goûtoit en songant que la fée ne le haïssoit point : la vue des beaux lieux où il étoit, lui rendit bientôt toute sa gaîté. Prenany n’étoit pas moins enchanté que lui de la beauté & de la grandeur des jardin où ils étoient. Le parterre seul pouvoit occuper tout un jour : la variété & l’assortiment des fleurs étoient incroyables ; des