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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/181

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lousie ; mais ces défauts sont bien pardonnables dans une maîtresse.

Un jour sa jalousie voulut m’éprouver : elle me fit rendre une lettre qui paroissoit venir de notre patrone, par laquelle on me donnoit un rendez-vous pour le soir dans un endroit écarté des jardins. Lorsque j’eus reçu ce billet, j’y fis si peu d’attention, que je m’appliquai, pendant toute la journée, à mon travail ordinaire, & le soir je rentrai avec les autres esclaves, sans me souvenir même du rendez-vous.

Le lendemain, en revoyant notre patrone, cette lettre me revint à la mémoire. Je craignis sa colère, pour avoir manqué aux ordres que je croyois venir d’elle ; mais je me rassurai, quand je la vis aussi tranquille qu’à l’ordinaire. Lorsque je l’eus quittée, Zaïde m’embrassa avec transport : Que je vous aime, me dit-elle, mon cher Bengib ! Vous n’avez point été au rendez-vous que l’on vous avoir donné ; mais sachez que la lettre qui vous a été rendue, étoit supposée, & qu’au lieu de notre maîtresse, vous n’auriez rencontré que moi, prête à punir votre infidélité.

Cette épreuve augmenta encore notre amour, Zaïde, persuadée que rien ne pouvoir ébranler ma fidélité, ne cherchait qu’à me donner de