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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/227

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peu attendre parce qu’on ne lui avoit pas encore apporté son premier bouillon. La fée & le roi lui demandèrent pardon d’avoir oublié cette cérémonie.

Quand le roi fut dans le vestibule du palais, il se présenta une jeune Solinienne, charmante, qui vint se jeter à ses pieds fort alarmée. Ses pleurs l’empêchèrent d’abord de parler. Le roi la releva poliment, & lui demanda ce qu’elle désiroit, & quel étoit le sujet de ses larmes. Protégez-moi, dit-elle, seigneur, contre un mari barbare qui me poursuit & qui, veut me punir d’être venue cette nuit au bal dans ce palais. Quand je fuis rentrée, je m’attendois à le trouver endormi comme les autres citoyens mais je l’ai trouvé éveillé, & lisant à la lumière d’une bougie. Il m’a accablé des plus violens reproches & m’a fait de si terribles menaces, que je crains pour ma vie même.

Le roi alloit assurer cette aimable femme qu’il la défendroit lorsqu’on vit entrer ce mari furieux. Mais quelle fut la surprise du roi, quand il reconnut dans ce mari jaloux le vieux Savantivane, qui l’avoit conduit à Azinie & quel fut l’étonnement de Savantivane quand il vit que celui qu’il avoit reçu chez lui, étoit le roi des Soliniens !

Dans cette situation, ce fut le roi qui parla