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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/271

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de beaux présens pour cette reine, & ensuite il les accompagna, avec plusieurs grands seigneurs de sa cour, jusqu’à deux lieues de la ville capitale. Après leur départ, il fit plusieurs sacrifices aux dieux, pour les prier de lui être favorables, & de rendre le voyage & le retour de ces jeunes princes également prompt & heureux. Comme il ne doutoit point que les dieux ne favorisassent un dessein si juste, il demeuroit tranquille, & passoit les jours tantôt à la chasse, & tantôt à entendre la musique, qu’il aimoit passionnément.

Dans ce temps, il arriva un marchand, qui ayant appris que l’empereur faisoit grand cas des belles voix & des instruments harmonieux, & qu’il récompensoit généreusement ceux qui lui en indiquoient, lui dit qu’il avoit une esclave d’une beauté charmante, qui chantoit divinement, & qui savoit la musique en perfection. L’empereur lui ordonna de la lui amener au plutôt. Cette fille, qui se nommoit Diliram, parut le lendemain dans un habit magnifique, en présence de l’empereur. Il fut si surpris de voir une beauté si rare, qu’il lui fit connoître qu’elle n’étoit pas du nombre de celles qui ont besoin d’ornemens pour paroître, mais que les ornemens avoient besoin d’elle, pour avoir plus de brillant & d’éclat. Cette