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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/341

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cela feroit tort à ma réputation, & vous seriez blâmée de tout le monde. Sa femme lui promit de n’en jamais parler à personne. Alors il lui dit : Vous savez combien il est facile de conduire le lion par-tout où l’on voudra, à cause des roues qui sont sous ses pieds : c’est pourquoi, quiconque sera curieux d’en savoir le poids, n’a qu’à le mettre dans un navire, & marquer par dehors l’endroit où le navire aura enfoncé dans la mer ; cela étant fait, on tirera le lion, & on chargera le navire de pierres ou d’autre chose, jusqu’à la marque qui en aura été faite, & ensuite on n’aura qu’à peser ces pierres, & l’on connoîtra aisément la quantité d’or qu’il y a dans le lion. Sa femme ayant bien entendu ce moyen, lui promit de nouveau de garder le secret. Le jour étant venu, elle sortit pour aller faire la prière devant le lion. Comme elle étoit à moitié chemin, elle rencontra la femme de l’autre orfèvre, lui fit part de tout ce que son mari lui avoit dit, en la priant bien fort de n’en parler à personne. Elle le lui promit, mais elle n’en fit rien ; car étant de retour en sa maison, elle découvrit à son mari le moyen de peser le lion, & lui conseilla de l’aller dire au roi, afin qu’il sût au vrai la quantité d’or qui étoit entrée dans la composition du lion. L’orfèvre, qui ne souhaitoit que cela, fut le len-