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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/491

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vu les grands biens qu’il avoit, sans s’incommoder aucunement. Cette déclaration lui ferma la bouche. On fit de nouveaux présens, & ce fut encore un nouveau sujet de jalousie. Le même inconnu conduisit la chose avec la mère, qui n’en put avoir d’autres éclaircissemens, sinon qu’il avoit un ordre exprès de se taire, & que le temps lui découvriroit ce qu’elle vouloit savoir. Cette réponse lui donna sujet de croire qu’un amant caché vouloit gagner le cœur de sa fille par ces libéralités, avant qu’il se déclarât ouvertement, & la demoiselle, qui croyoit la même chose ; s’applaudissoit en secret de ce prétendu triomphe. Il arriva une aventure qui les confirma dans cette pensée.

Raphane les ayant menées peu de temps après à une maison des environs de Jérusalem, qu’elles l’avoient prié de leur faire voir, à leur retour de la promenade qu’elles firent dans le jardin de cette maison, elles trouvèrent dans un salon magnifique une collation servie d’une manière fort propre. Elles ne doutèrent point qu’elles ne la dussent aux ordres de Raphane ; mais le chagrin, qui l’empêcha de manger, leur ayant fait voir qu’elles se trompoient, on demande à celui qui avoit le soin de cette maison, d’où pouvoit venir la fête, & l’on devina, par sa réponse, qu’elle avoit été ordonnée par celui-