Aller au contenu

Page:Apollinaire - Le Poète assassiné, 1916.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
LE POÈTE ASSASSINÉ

un grand critique

Messieurs, je viens vous soumettre le compte rendu du triomphe d’hier soir. Y êtes-vous ? Je commence :

LA POIGNE ET LE POIGNON

Pièce en trois actes, par MM. Julien Tandis, Jean de la Fente, Prosper Mordus et Mmes Nathalie de l’Angoumois, Jane Fontaine et la comtesse M. des Étangs. Décors de MM. Alfred Mone, Léon Minie, Al. de Lemère. Costumes de chez Jeannette, chapeaux de chez Wilhelmine, mobilier de la maison Mac Tead, phonographes de la maison Hernstein, serviettes hygiéniques de la maison Van Feuler et Cie.

On se souvient du captif qui osa p… devant Sésostris. Je ne connaissais pas de situation plus poignante avant d’avoir vu la pièce de MM. etc. et Mmes etc. Je veux parler de la scène qui fit tant d’effet à la première représentation et dans laquelle le financier Prominoff rouspète devant le juge d’instruction.

La pièce, qui est bonne, n’a pas, d’ailleurs, donné tout ce qu’on attendait. L’épouse courtisane qui fait ses choux gras de la verte vieillesse d’un bouilleur de cru, reste pourtant une figure inoubliable qui laisse loin derrière elle Cléopâtre et Mme de Pompadour. M. Layol est un bon comique, il s’est affirmé père de famille dans toute l’accep-