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Page:Apollodore - Bibliothèque (éd. Clavier), vol. 1.djvu/21

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PRÉFACE.

viennent s’établir à Argos, ils y fondent moins une colonie qu’un comptoir commercial ; mais les habitans du pays se réunissent autour d’eux, s’empressent de profiter de leurs connoissances, apprennent d’eux les arts les plus utiles, et surtout celui de l’agriculture, qui les met en état d’accroître leur population, et d’envoyer bientôt eux-mêmes des colonies sur les côtes de l’Attique, de la Thessalie, de l’Italie, de l’Asie Mineure, de la Thrace, et dans presque toutes les îles de la Méditerranée. Dès lors la face de l’Europe change, et cette partie du monde, qui jusque-là avoit été inçonnue, ne tarde pas à jouer le rôle principal dans l’histoire. C’est donc aux Grecs que nous devons notre existence civile, et je crois même pouvoir avancer que toutes les nations du midi de l’Europe, en y comprenant la France, ne sont autre chose que des colonies grecques, et je n’en veux d’autres, preuves que leurs langues, dans les-

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