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Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/263

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LE BOUTON DE BOTTINE

surtout les heures sont longues, je me repose un peu la nuit. »

Lucile écoutait, haletante, le bouton de bottine aux doigts. — « Adieu donc, Sylvius ! — Adieu, Lucile !… Tu es chez toi, prépare ton départ à loisir, je ne reviendrai pas ce soir. »

Sur la porte, Lucile me rappela. — « Méchant ! Partir sans m’embrasser après les douleurs que tu me causes !… — Pourtant… — Puisque je te pardonne tout. — Même le bouton de bottine !… Comme tu vas me trouver folle dans mes jalousies… le bouton de bottine… je viens tout juste de m’apercevoir de la chose, c’est moi-même, moi en personne, qui, me baissant pour regarder sous la commode, l’avais fait craquer et l’avais perdu !… Il faut même que je le recouse. »

Son pied gauche déchaussé, que moulait un bas rose à fleurs, posant sur un barreau de chaise, Lucile maintenant recousait le bouton, tranquille, déjà réinstallée.

Moi, quelque peu ému au fond, je regardais faire Lucile.