Aller au contenu

Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
300
FRIQUETTES ET FRIQUETS

pour sa sœur et qui se trouvait être sa cousine.

La cousine : une ouvrière du faubourg, coquettement endimanchée et visiblement fière de promener ce jeune cousin en costume administratif. Le petit facteur : un de ces galopins quelconques que l’on voit dans les jardins publics faire, avec des patronets par hasard rencontrés, d’interminables parties de billes, tandis que la tourte et la dépêche, toutes deux impatiemment attendues, froidissent chacune de son côté.

Le petit facteur causait, la cousine écoutait avec admiration.

Le petit facteur, nommé de la veille, étrennait ce jour-là sa vareuse. Plein d’une joie contenue et vive, où se mêlait un peu d’orgueil, il disait les démarches qu’il avait dû poursuivre, les interrogations qu’il avait dû subir, les intrigues qu’il avait dû tramer pour atteindre à un poste aussi considérable. La cousine, très au courant, lui donnait néanmoins la réplique, afin sans doute de faire durer le récit et de nous éblouir plus longtemps.