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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/108

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Les industriels ne seront plus exposés à des procès ruineux et interminables, et c’est à l’ancienne École polytechnique qu’ils en seront redevables.

Les usines, les arsenaux de l’État ont été presque tous placés sur des cours d’eau. L’eau est devenue ainsi la force motrice principale des grands établissements industriels de la Guerre et de la Marine ; on a senti, il y a quelques années, la nécessité de donner à cette force toute l’intensité que les circonstances comportaient. Le premier qui soit entré dans cette route est le même M. Poncelet (1807), dont le nom a déjà deux fois figuré dans cet inventaire. Personne n’ignore le parti qu’on a tiré de la machine hydraulique que la reconnaissance des industriels a appelée la roue Poncelet.

Les machines à vapeur étalent tous les jours leur puissance aux yeux d’un public enthousiaste. Elles ont, il faut l’avouer, l’inconvénient d’être sujettes à des explosions dont les conséquences sont aussi effrayantes que déplorables. Lorsque le gouvernement, dans sa sage prévoyance, a voulu prescrire aux constructeurs des moyens de sûreté, quels ont été les expérimentateurs qui lui ont fourni les données nécessaires ? D’abord M. Dulong[1] (1801), ensuite M. Regnault (1830). Ajoutons que, dans leurs essais, ces deux savants illustres s’exposaient à se faire sauter, dans la vue d’épargner un pareil malheur à leurs concitoyens.

  1. M. Arago a été le collaborateur assidu de son confrère M. Dulong dans les recherches entreprises, par ordre de l’Académie des sciences, pour déterminer les forces élastiques de la vapeur d’eau à de hautes températures, dont il est ici question.