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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/162

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MALUS.

la moindre action, et publie à ce sujet une note que tout le monde a pu lire dans nos recueils scientifiques.

Malus se rappelle qu’il a, le premier, conçu la possibilité de ce rapprochement, et qu’il en a parlé publiquement avant l’impression de la note. Il ne se contente pas de mettre au jour ses premières idées, sans faire mention delà note sortie d’une plume si justement célèbre ; malgré sa réserve bien connue, il s’exprime à ce sujet, à toute occasion, avec une âpreté dont on ne l’aurait pas cru capable.

Je citerai un troisième exemple :

Un académicien croit être en droit de lui disputer la priorité relativement à une découverte importante concernant la polarisation. Malus était alors à Metz ; ses lettres témoignent, en des termes que je ne saurais reproduire, de son extrême irritation. Les prétentions de son adversaire lui paraissent mal fondées en fait, et aussi parce que la décence commandait qu’on lui laissât un temps moral pour exploiter les premières couches d’une mine dont la découverte lui appartenait incontestablement. Je me demande maintenant si la susceptibilité de Malus pouvait être blâmée. Ceux qui défendent avec tant de raison la propriété comme la pierre angulaire de la civilisation moderne, ne pourront pas s’étonner de voir notre confrère s’attacher avec tant d’ardeur à la défense de la première, de la plus incontestable des propriétés : les œuvres de l’intelligence. Est-il d’ailleurs bien certain qu’au moment où l’illustre physicien se montrait si chatouilleux sur des fruits de ses labeurs et de son génie, il ne portait pas déjà son regard sur une de ces séances