Aller au contenu

Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ASTRONOMIA NOVA ἀιπολόγητος[1], SIVE PHYSICA CŒLISTIS, TRADITA COMMENTARIIS DE MOTIBUS STELLÆ MARTIS EX OBSERVATIONIBUS TYCHONIS-BRAHE. — Prague, 1609.

Dans ses premières recherches pour perfectionner les Tables Rudolphines, Kepler n’avait pas encore eu la hardiesse de se séparer entièrement du système des excentriques et des épicycles longuement expliqué dans l’Almageste, et adopté par Copernic et Tycho. Seulement, il avait maintenu par des raisons empruntées à la métaphysique ou, si on l’aime mieux, à la physique, que les conjonctions devaient être rapportées ou Soleil vrai et non pas, comme on l’avait fait généralement avant lui, au Soleil moyen. Mais des calculs très-laborieux, et continués pendant un grand nombre d’années, ne le satisfirent pas : il restait désormais de 5 à 6 minutes dont il voulut se débarrasser. C’est à ces petites erreurs que fut due définitivement la découverte du vrai système du monde. Kepler osa alors rompre entièrement avec le vieux système des mouvements circulaires uniformes autour d’un point excentrique, idéal, vide de toute matière, et des mouvements qui se faisaient dans une épicycle. Il supposa que le Soleil était le centre des mouvements s’effectuant le long de la circonférence d’une ellipse dont cet astre occupait un des foyers. Pour ôter à cette supposition son caractère hypothétique, il exécuta un nombre prodigieux de calculs, avec une infatigable persévérance et une ténacité sans exemple.

Il reconnut ainsi que sa théorie représentait l’ensemble

  1. Qui rend raison.