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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/255

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lettre au grand-duc avant de rentrer à Florence, il le suppliait par-dessus tout de lui donner un peu de loisir, afin qu’il pût travailler à l’achèvement des ouvrages qu’il avait déjà commencés.

Peu de temps après son arrivée à Florence, il se rendit à Rome pour montrer à des personnages éminents, qui en avaient témoigné le désir, les remarquables nouveautés qu’il avait observées dans le ciel.

Ce voyage ajouta beaucoup à l’auréole de gloire dont le philosophe toscan était justement entouré, mais l’envie commença dès cette époque à s’agiter sourdement contre lui.

Peu de temps après son retour en Toscane et avant l’année 1612, Galilée inventa, dit-on, le microscope. Pour établir le fait, on cite le passage suivant d’un ouvrage, publié à Venise en 1612, intitulé Ragguagli di Parnaso di Trajano Boccalini.

« Des occhiali sont faits avec une telle habileté que quelques-uns font paraître les puces comme des éléphants, les pygmées comme des géants. Ils sont assidûment recherchés de plusieurs grands, qui les posant sur le nez de leurs courtisans, altèrent la vue de ces pauvres diables. »

Ce passage est une véritable plaisanterie de l’auteur et ne prouve nullement ce qu’on a cru y trouver, que le microscope existait à la date de la publication de l’ouvrage. Boccalini n’avait certainement pas vu de microscopes proprement dits, car ces instruments ne se posent pas sur le nez.

Le microscope qui aurait servi à faire voir une puce