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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/269

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Il prit une part active et quelque peu brutale la dispute qui s’éleva de son temps en Italie sur le mérite comparatif de l’Arioste et du Tasse. Il avait alors coutume de dire : « Lire le Tasse après l’Arioste, c’est manger du concombre après du melon. »

Ses opinions à ce sujet se modifièrent avec l’âge, et l’on rapporte qu’il répondait à la fin de sa vie, à ceux qui lui demandaient son jugement définitif sur la Jérusalem délivrée et l’ouvrage de l’Arioste : « Le poëme du Tasse me paraît le plus beau, mais celui de l’Arioste me fait plus de plaisir. »

Les persécutions dont Galilée fut l’objet à la fin de sa vie, ont laissé un souvenir si poignant, qu’au moment de la réaction en faveur de ce grand homme, ses compatriotes en ont fait en quelque sorte un dieu. Cependant l’historien impartial a plus d’une observation critique à lui adresser. Pour ne pas laisser cette remarque à l’état de pure assertion, pour prouver que Galilée lui-même n’était pas infaillible, faisons quelques citations.

Dans une lettre de 1612, Galilée donne son entier assentiment aux mouvements épicycloïdaux : « Non-seulement, dit-il, il y a beaucoup de mouvement dans des épicycles, mais encore il n’en existe pas d’autres. » Cependant à cette époque, Kepler lui avait envoyé depuis trois ans sa théorie de Mars.

Kepler avait consacré son Prodrome, publié en 1596 aux développements du système de Copernic en faveur duquel ses propres recherches avaient fourni les plus puissants arguments. Galilée, par un sentiment indéfinissable, n’en a jamais parlé, pas plus qu’il ne mentionne