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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/271

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puisse induire de l’exemple de Galilée que les hommes supérieurs, si bons juges quand ils sont appelés à apprécier les découvertes des autres, manquent totalement d’intelligence lorsqu’ils doivent se prononcer sur le mérite réel de leurs propres travaux. Quoi qu’il en soit de ces réflexions, voici comment dans l’intimité Galilée parlait de ses découvertes. Le passage que je vais citer est extrait d’une lettre à Diodati, en date du 2 janvier 1638 :

« Ce ciel, ce monde, cet univers que par mes observations merveilleuses et mes évidentes démonstrations, j’avais agrandi cent et mille fois au delà de ce qu’avaient cru les savants de tous les siècles passés, sont maintenant devenus pour moi si restreints et si diminués, qu’ils ne s’étendent pas au delà de l’espace occupé par ma personne. » (Venturi, tom. ii, page 283.)

Nous pourrions, pour compléter nos appréciations, indiquer ici l’insuffisance de quelques recherches géométriques de Galilée.

Mais il nous est beaucoup plus agréable d’interrompre cette énumération pour déclarer que, suivant nous, les taches que nous avons mentionnées dans ses Œuvres et celles que nous pourrions encore citer, n’empêchent pas que l’on doive considérer Galilée comme un des plus grands génies qui aient honoré les sciences. Ses travaux immortels porteront jusqu’à nos derniers neveux le nom de la contrée qui l’a vu naître.