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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/292

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ne pouvons l’être aujourd’hui j’avoue, en outre, qu’elles ne tendraient à rien moins qu’à supprimer, ou à réduire à huit ou dix pages, un des plus élégants ouvrages de notre littérature, les Entretiens de Fontenelle sur la Pluralité des mondes. Quoi qu’il en soit, je vais entrer franchement en matière, mais en priant le lecteur de bien considérer que je présente mes observations, non comme bonnes, mais seulement comme miennes.

Lalande invitait les astronomes à lire une fois chaque année l’ouvrage de Kepler sur l’orbite de Mars. Je ne saurais, en vérité, me faire l’écho d’une semblable recommandation en ce qui concerne les Dialogues. Je pourrais même, à toute rigueur, conseiller aux observateurs de ne pas perdre leur temps à cette lecture. Les choses les plus simples y sont exposées avec une prolixité qui, à notre époque, n’aurait pas d’excuses. Il faut y chercher les vérités dignes d’être retenues, et elles sont nombreuses, au milieu des fades compliments que s’adressent les interlocuteurs, Salviati, Sagredo, Simplicius. J’engagerai ceux qui trouveront ce jugement trop sévère, à lire, s’ils en ont le courage, dans le troisième dialogue, la réfutation des calculs exécutés par un auteur dont on ne cite pas le nom et qui étaient destinés à prouver que l’étoile de 1572 était un phénomène sublunaire et non une étoile proprement dite. Ce qui pouvait être expliqué en quatre pages, se trouve délayé sans utilité, et certainement sans profit pour la clarté, dans un espace dix fois plus étendu.

Mais passons à ces vérités dont je parlais tout à l’heure. On trouve dans le troisième dialogue l’explication très-détaillée de la méthode à l’aide de laquelle Galilée enten-