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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/302

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La citation suivante, par laquelle nous terminerons, prouvera qu’un homme de génie est quelquefois un homme d’esprit dans le sens qu’on attache en France a ces expressions.

Aristote recommandait à ses sectateurs de ne pas étudier les mathématiques, peut-être parce que Platon avait écrit sur le vestibule de son école « Que nul n’entre ici, s’il n’est géomètre. » Galilée trouve ce précepte d’Aristote fort sage, « car, dit-il, il n’y a rien de si fatal pour les théories du Stagyrite, que la géométrie ; elle en découvre toutes les erreurs et les tromperies. »

Je n’ai pas parlé dans cette biographie des négociations que Galilée établit effectivement ou chercha à établir avec la cour d’Espagne et les États de Hollande pour la détermination des longitudes en mer. Ces négociations n’aboutirent pas. Les tables des satellites de Jupiter, même après les efforts de Renieri pour les perfectionner, étaient trop inexactes pour qu’on pût y trouver les moyens de calculer les longitudes. Ajoutons que, lors même que les tables eussent été parfaites, on n’aurait pas pu les faire servir à la détermination des longitudes en mer, puisque les observations des configurations ou des éclipses eussent exigé l’emploi de lunettes d’un pouvoir amplificatif assez considérable, et que de tels instruments ne peuvent être employés sur un navire quand il est un pou agité. Pour donner à sa méthode l’exactitude à laquelle il aspirait, Galilée fit par lui-même et par ses élèves un nombre prodigieux d’observations. Renieri, religieux olivétain, en était le dépositaire. On a prétendu qu’à sa mort des agents de l’Inquisition s’en emparèrent ; mais il