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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/340

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aux très-médiocres appointements de professeur de l’Université. Aussi n’est-on pas étonné de le voir demander à la Société royale de Londres d’être dispensé de payer la cotisation très-minime imposée par les règlements à chacun de ses membres. Il ne fallut rien moins que l’arrivée aux affaires publiques d’un éleve de l’Université de Cambridge, Charles Montague, qui malgré la différence de leurs âges s’était lié avec lui d’une étroite amitié, pour que Newton fut tiré de cet inconcevable oubli.

M. Charles Montague, depuis lord Halifax, ayant été nommé chancelier de l’échiquier, fit donner en 1695, à Newton, l’emploi de gardien de la Monnaie (warden of the mint), aux appointements de 15,000 francs par an. En 1699, l’auteur des Principes obtint par la même influence la place de directeur de la Monnaie (mastership of the mint). Ayant alors un revenu d’environ 30,000 francs (1,200 livres sterling), il désigna M. Whiston pour le remplacer comme professeur à Cambridge, et lui laissa la totalité de ses appointements. Whiston ne fut nommé définitivement qu’en 1703.

Newton avait une nièce, veuve du colonel Barton. Cette dame, jeune, belle et spirituelle (depuis madame Conduit), avait inspiré un vif attachement à lord Halifax. On ne connaît pas les circonstances qui l’empêchèrent de l’épouser : la malignité s’est emparée de ce fait pour attribuer la justice rendue en dernier lieu à Newton, moins à ses propres mérites qu’à ceux de sa nièce mais les témoignages contemporains ne justifient pas une telle conjecture. On sait seulement qu’à sa mort lord Halifax légua une grande partie de sa fortune à mistress Barton et 100