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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/382

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prismes s’était réfracté, et, d’autre part, que ce même rayon, quand il n’éprouvait pas de réfraction, quand il sortait de l’appareil parallèlement à sa distance initiale, formait an spectre coloré sensible, offrait, à ses deux bords surtout, des iris manifestes.

Dès qu’il fut établi ainsi, que certaines combinaisons de prismes déviaient la lumière sans opérer la séparation des rayons de différentes couleurs, la possibilité de construire des lentilles, des objectifs achromatiques, ne pouvait plus soulever un doute. Il restait seulement à chercher des matières solides qui produisissent, aussi bien ou mieux, les effets obtenus par la combinaison de prises de verre ordinaire et d’eau. Dollond ayant trouvé que les deux verres flint-glass et crown-glass satisfaisaient aux conditions désirées, exécuta aussitôt d’excellentes lunettes achromatiques.

Le Mémoire où Dollond consigna sa première découverte, fait partie du le volume des Transactions philosophiques. L’illustre opticien reçut, à cette occasion, la médaille de Copley.

Le 30 novembre 1761, Dollond fut frappé d’apoplexie pendant qu’il étudiait un savant Mémoire de Clairaut sur la théorie de la Lune, et mourut peu d’heures après.

Dollond, fils de Français réfugié en Angleterre, doit-il être considéré comme Français. La question peut être controversée. Je ferai seulement remarquer que si l’on se règle pour établir la nationalité de Dollond sur le lieu de sa naissance, il faudra, on appliquant le même principe, considérer Black comme Français.

Black naquit, en effet, à Bordeaux, en 1728. d’un