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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/434

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vapeurs environnantes? Herschel n’examina pas la question de ce point de vue.

La tête de la comète semblait enveloppée à distance, du côté du Soleil, d’une zone brillante, étroite, embrassant à peu près un demi-cercle, et dont la couleur était fortement jaunâtre. Des deux extrémités du demi-cercle partaient, vers la région opposée au Soleil, deux longs sillons lumineux qui limitaient la queue. Entre le demi-anneau circulaire brillant et la tête, la matière cométaire semblait obscure, très-rare, très-diaphane.

Le demi-anneau lumineux présenta toujours les mêmes apparences dans toutes les positions de la comète: il n’était donc pas possible de lui attribuer en réalité la forme annulaire, la forme de l’anneau de Saturne, par exemple, Herschel chercha si une demi-enveloppe sphérique de matière lumineuse, et cependant diaphane, ne conduirait pas à une explication naturelle du phénomène. Dans cette hypothèse, les rayons visuels qui, le 6 octobre 1811, prenaient l’enveloppe par la tranche, ou presque tangentiellement, traversaient une épaisseur de matière de 399,000 kilomètres, tandis que les rayons visuels voisins de la tête de la comète n’en rencontraient que 80,000 kilomètres. L’éclat devant être proportionnel à la quantité de matière traversée, il ne pouvait manquer d’y avoir en apparence, autour de l’astre, un demi-anneau cinq fois plus lumineux que les régions centrales. Ce demi-anneau était donc un effet de projection, et il nous a dévoilé une circonstance vraiment remarquable dans la constitution physique des comètes.

Les traits lumineux qui dessinaient la queue à ses deux