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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/463

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s’agit de la comète de 1826 ; le découvreur de cette dernière comète, quel que puisse être son rang dans le monde, ne doit pas être plus favorisé que Pons, que le découvreur de la comète de 1818 ; il faut, en toute justice, qu’il cède la place au calculateur. Tant que la comète, à courte période s’appellera la comète de Ericke, et pour ma part je trouve cette désignation très-convenable, la comète de 6 ans 3/4 devra donc porter le nom de Gambart. deux qui persisteraient à l’appeler comète de Biela auraient évidemment deux poids et deux mesures, car, il faut bien le répéter, l’officier autrichien exactement comme Pons, a vu simplement sa comète avant tout autre observateur ; il en a suivi la marche à travers les constellations, mais sans en calculer l’orbite parabolique ni l’orbite elliptique.

Gambart était né avec une complexion délicate, qui fut encore très-affaiblie par une croissance hâtive et extraordinaire. Les médecins avaient espéré que le soleil bienfaisant du Midi lui rendrait quelque vigueur ; vaines illusions ! de vives attaques d’hémoptysie menaçaient sans cesse sa vie et interrompaient ses importants travaux ! Gambart ne fut pas atteint personnellement pendant les deux invasions du choléra dont la population de Marseille eut tant à souffrir ; mais une nombreuse famille qui lui était tendrement dévouée, qu’il avait logée dans les bâtiments de l’Observatoire, dont il avait fait sa propre famille, fut cruellement frappée. Gambart n’eut pas le courage de supporter la solitude que le fléau avait créée autour de lui et il accourut à Paris chercher auprès de Bouvard les consolations d’une ancienne et constante