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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/468

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de ses moyens d’investigation, à la certitude, à l’utilité, à la magnificence inouïe de ses résultats.

Depuis l’origine des sociétés, l’étude du cours des astres a constamment attiré l’attention des gouvernements et des peuples. Plusieurs grands capitaines, des hommes d’État illustres, des écrivains, des philosophes, des orateurs éminents de la Grèce et de Rome, en firent leurs délices ; cependant, qu’il nous soit permis de le dire, l’astronomie vraiment digne de ce nom est une science toute moderne : elle ne date que du xvie siècle.

Trois grandes, trois brillantes phases ont marqué ses progrès.

En 1543, Copernic brisa d’une main ferme et hardie la majeure partie de l’échafaudage antique et vénéré dont les illusions des sens et l’orgueil des générations avaient rempli l’univers. La Terre cessa d’être le centre, le pivot des mouvements célestes ; elle alla modestement se ranger parmi les planètes ; son importance matérielle, dans l’ensemble des corps qui composent notre système solaire, se trouva presque réduits à celle d’un grain de sable.

Vingt-huit ans s’étaient écoulés depuis le jour où le chanoine de Thorn s’éteignait en tenant dans ses mains défaillantes le premier exemplaire de l’ouvrage qui devait répandre sur la Pologne une gloire si éclatante et si pure, lorsque Wittenberg vit naître un homme destiné à produire dans la science une révolution non moins féconde et plus difficile encore. Cet homme était Kepler. Doué de deux qualités qui semblent s’exclure mutuellement, une imagination volcanique et une opiniâtreté que ne rebu-